La rousse est dans la rue et l’populmiche lui fait la claque. J’y crois pas. Mais faut comprendre. Déjà, d’mon temps, y’avait d’la dèche dans la pratique. L’dab des renifleurs préférait envoyer ses mouches pour protéger l’biffard dans les beaux quartiers, serrer les poules eud’la soce ou jouer l’pékin dans les métingues des ouveriers, plutôt qu’chasser la tierce ou l’anarchisse. Pas assez d’bras pour tout faire qu’i’ disait. A c’compte là, l’pôv’ agent Besse s’est fait serrer par des apaches du côté d’Bell’ville. C’est moche. Alors faut comprendre. Mais d’ là à descendre dans la rue… Chez moi quoi ! Ca va mal dans vot’ temps. Y’a pus d’saison ! »
Pour les zigoyos qu’entrav’nt que pouic à l’arguche :
Les agents de la force publique manifestent dans la rue sous le regard compatissant d’un grand nombre de citoyens. Cela me laisse sans voix. Mais à bien y réfléchir ! Déjà, à mon époque (nous rappellerons ici les origines du Docteur Julius qui se situent dans la seconde partie du 19ème… siècle, et non le 19ème arrondissement – note du traducteur), l’exercice de la profession de policier étaient une chose périlleuse. Le Préfet de Police préférait envoyer ses agents protéger les personnes de la bonne société dans les beaux quartiers, appréhender les péripatéticiennes ou espionner dans les réunions syndicales, plutôt que de traquer le grand banditisme ou les terroristes. « Nos capacités budgétaires et humaines sont insuffisantes pour assurer toutes nos missions de service publique » disait-il. Ce fait politique eu notamment pour conséquence l’odieux assassinat de l’agent stagiaire Besse par une bande de sauvageons (« racaille » est aussi possible ici – note du traducteur) dans le quartier de Belleville. Cet événement fut dramatique (ce fait terrible est raconté dans le livre « Chroniques du Paris apache – Eugène Corsy – ed. Mercure de France » – note du traducteur). C’est bien pour cela que nous pouvons comprendre leur désarroi. Mais fallait-il qu’ils envisageassent de défiler dans la rue… Qui est ma résidence principale, après tout ! Ceci indique que votre époque est fortement perturbée. Décidemment, les choses ont bien changé!