Julius chante
le vieux Paris
le Docteur Julius chante l’histoire
du peuple de Paris
et commente l’actualité de notre époque
« Paris la Rouge » par Julius – Montigny – janvier 2017
« La Guinguette à Julius » – Nemours – novembre 2016
Vive le Beaujolais à « Ma Bourgogne » avec Julius – novembre 2016
Les policiers défilent dans la rue
La rousse est dans la rue et l’populmiche lui fait la claque. J’y crois pas. Mais faut comprendre. Déjà, d’mon temps, y’avait d’la dèche dans la pratique. L’dab des renifleurs préférait envoyer ses mouches pour protéger l’biffard dans les beaux quartiers, serrer les poules eud’la soce ou jouer l’pékin dans les métingues des ouveriers, plutôt qu’chasser la tierce ou l’anarchisse. Pas assez d’bras pour tout faire qu’i’ disait. A c’compte là, l’pôv’ agent Besse s’est fait serrer par des apaches du côté d’Bell’ville. C’est moche. Alors faut comprendre. Mais d’ là à descendre dans la rue… Chez moi quoi ! Ca va mal dans vot’ temps. Y’a pus d’saison ! »
Pour les zigoyos qu’entrav’nt que pouic à l’arguche :
Les agents de la force publique manifestent dans la rue sous le regard compatissant d’un grand nombre de citoyens. Cela me laisse sans voix. Mais à bien y réfléchir ! Déjà, à mon époque (nous rappellerons ici les origines du Docteur Julius qui se situent dans la seconde partie du 19ème… siècle, et non le 19ème arrondissement – note du traducteur), l’exercice de la profession de policier étaient une chose périlleuse. Le Préfet de Police préférait envoyer ses agents protéger les personnes de la bonne société dans les beaux quartiers, appréhender les péripatéticiennes ou espionner dans les réunions syndicales, plutôt que de traquer le grand banditisme ou les terroristes. « Nos capacités budgétaires et humaines sont insuffisantes pour assurer toutes nos missions de service publique » disait-il. Ce fait politique eu notamment pour conséquence l’odieux assassinat de l’agent stagiaire Besse par une bande de sauvageons (« racaille » est aussi possible ici – note du traducteur) dans le quartier de Belleville. Cet événement fut dramatique (ce fait terrible est raconté dans le livre « Chroniques du Paris apache – Eugène Corsy – ed. Mercure de France » – note du traducteur). C’est bien pour cela que nous pouvons comprendre leur désarroi. Mais fallait-il qu’ils envisageassent de défiler dans la rue… Qui est ma résidence principale, après tout ! Ceci indique que votre époque est fortement perturbée. Décidemment, les choses ont bien changé!
C’est parti pour les Primaires
J’ viens d’apprendre dans vot’ boite, en r’gardant les journaleux, que vos politiques i’ font les primaires, à droite, à gauche et même dans l’aut’ sens. Moi, quand j’fais l’primaire, c’est que j’fais pas l’intelligent. Allez, à la prochaine.
Pour les zigoyos qu’entrav’nt que pouic à la langue verte, v’là la traduc mes bourgeois :
Il m’est apparu, grâce à votre télévision, en regardant les journalistes, que vos hommes politiques font les primaires, à droite, à gauche et même dans l’autre sens (cette locution a sans doute l’objectif de suggérer que peu de choses différencient ces différentes options politiques aux yeux du peuple – note du traducteur). Moi, quand je fais le primaire, c’est que je ne fais pas l’intelligent. Allez, à la prochaine!
La politique envahit la télé
Depuis qu’ j’suis arrivé dans vot’ siècle, j’ai découvert la télévision. C’est une belle invention. Avant, les batteurs étaient dans la rue pour desbourer l’biffard. Maintenant, i’ sont dans la boite. C’est l’journaleux qui fait l’baveux avec ses chichis pour que l’faiseur barbotte eul’ populo. Y’a pus d’saisons!
Pour les zigoyos qu’entrav’nt que pouic à la langue verte, v’là la traduc mes bourgeois :
Depuis que je vis à votre époque, j’ai découvert la télévision. C’est une belle innovation. Avant, les chenapans étaient dans la rue pour soulager le bourgeois de sa monnaie. Maintenant, ils sont dans la boite à image. C’est le journaliste-présentateur qui explique et commente les choses de telle sorte que les beaux parleurs de politiques puissent en faire accroire aux gens du peuple. Décidemment, les choses ont bien changé!