Par le biographe officiel du Docteur Julius

L’enfance de Julius

Né en 1859 à Paris, le petit Jules a grandi dans la rue, dans les quartiers périphériques de ce nouveau Grand Paris qui s’est étendu jusqu’aux fortifications à partir de 1860. On trouvait sur les Boulevards Extérieurs (là où passe aujourd’hui le Métro aérien) de nombreux estaminets et quelques taudis. C’est là que vivaient les parents de Jules, du côté du boulevard de Rochechouart, dans la « jungle » (historique). Plus près des fortifications (là où se situe le Périphérique aujourd’hui), il y avait une zone non-aedificandi (non constructible) où le petit Jules allait parfois dormir quand l’atmosphère familiale devenait saumâtre.  C’est de là que date l’expression « vivre dans la zone »,  ou « être un zonard » (historique). C’est donc au pied des murs de la barrière de Clichy, derrière Montmartre, que notre mioche vécut ses premières expériences. Habile, il évita de nombreuses fois d’être arrêté pour  quelques rapines, ce qui lui valut l’admiration de ses comparses et le surnom de « Jules, le p’tit grinche ».

C’est aussi tout naturellement à Montmartre, lieu d’effervescence artistique, intellectuelle et révolutionnaire que Jules s’initia dès l’adolescence à la goualante aux terrasses des cafés, comme en témoignent les quelques rares traces retrouvées dans les archives de l’époque (voir les photos ci-dessous), afin de gagner sa vie et de séduire les petites fleuristes qui arpentaient les boulevards.

          

Jules devient « le Docteur Julius »

« Ses rencontres avec les artistes et intellectuels, notamment Bruant, Mac-Nab, Jouy, Clément, et sa connaissance du peuple de Paris ont fait de lui, auprès de ses contemporains, un érudit, un savant, un fin connaisseur de l’histoire et des pratiques du peuple parisien : une sorte d’ethnographe du Paris populaire. C’est donc tout naturellement que Jules, devenu Julius comme le voulait la tradition des poètes et chanteurs populaires (on citera Paulus, Charlus, Montéhus, Claudius, Jehan-Rictus, Georgius…), obtint le titre de Docteur (comme Maurice Mac-Nab l’avait obtenu avec sa magnifique « thèse pour le Doctorat du mal aux cheveux et de la gueule de bois »). Rappelons ici que les arts populaires font l’objet d’une science, appelée science du peuple, que les anglais désignent par « Folklore ». Le Docteur Julius se veut donc le savant du folklore parisien !

Le Docteur Julius au XXIème siècle

C’est une rencontre décisive qui eut lieu à la fin du XIXème siècle entre le Docteur Julius et Herbert Georges Wells. Une amitié sincère lia tout de suite les deux scientifiques (H.G. Wells est connu pour ses romans, mais ceux-ci ne sont en fait que la partie émergente d’une oeuvre scientifique partagée seulement entre érudits), et c’est tout naturellement que le Docteur Julius devint l’expérimentateur de l’invention de son collègue : la machine à explorer le temps.

C’est ainsi que le Docteur Julius traversa 150 ans de l’histoire de Paris pour venir aujourd’hui nous raconter la vie du peuple parisien.